Durant les J.O. (et encore actuellement sur les jeux paralympiques) , OBS (Olympic Broadcasting Services) a déployé des "Virtual OB Van" sur trois sites pour couvrir quatre sports : le tir à Chateauroux, le judo et la lutte aux Champs-de-Mars, et partiellement, le tennis à Roland Garros. Les systèmes prenaient en charge 11 des 70 galeries de production gérées par OBS (une en tir, trois pour le judo et la lutte, sept pour le tennis). Ce projet a permis d'accélérer le passage aux systèmes matériels virtualisés au sein d'OBS, d'éprouver leur fiabilité et de bénéficier de leurs avantages.
Ces racks d'équipement alimentaient pratiquement trois galeries de production sur le complexe du Champ-de-Mars à Paris 2024.
« Lorsque vous avez besoin de 70 galeries comme nous », explique Sotiris Salamouris (CTO de OBS), « c'est un problème de trouver suffisamment de car-régies, et ces derniers doivent également être configurés pour des olympiades, ce qui est beaucoup plus dense et plus complexe qu'un événement du week-end ».
Ainsi, le site de l'Arena du Champ-de-Mars ne reposait pas sur des car-régies ou des flypacks, mais sur une "simple" cabine de production remplie de racks contenants des serveurs COTS, qui remplaçaient le matériel dédié habituel. Ceci a contribué à un temps d'installation et de mise en service plus court sur le terrain, un avantage majeur dans un événement multisports complexe comme les Jeux olympiques, où le temps disponible pour la configuration technique n'est jamais suffisant.
Dans ce genre de configuration, les serveurs exécutent le logiciel de production, qui est contrôlé par des matériels et logiciels physiques traditionnels. Tous les signaux sont transportés via SMPTE ST 2110.
« Toutes les opérations du point de vue de la production », poursuit Sotoris Salamouris, « sont exactement les mêmes que dans une galerie en direct typique. Que ce soit pour le réalisateur ou un ingénieur replay, l'environnement de travail reste identique à celui d'un car-régie, il n'y a aucune différence. C'est certainement une forte indication de maturité technique et opérationnelle pour une approche technique si jeune. »
La galerie de production du Champs-de-Mars, où l'équipe travaillait comme si elle était dans une installation
"classique" avec du matériel dédié.
De l'aveux de Sotoris Salamouris, si le système déployé par OBS pendant les jeux a été un succès, il reste encore beaucoup à faire en tant qu'indiustrie : tous les acteurs concernés doivent collaborer pour trouver une norme ou un protocole interopérable permettant de faire tourner ces instances virtualisées d'un bout à l'autre de la chaine de production et ainsi passer à un monde de réseaux COTS.
Une normalisation des protocoles de communication avec les panneaux d'opérateurs sera également nécessaire pour offrir à chaque technicien le choix d'utiliser son matériel préféré (et quel que soit le logiciel qui est exécuté), que cela soit un écran tactile ou un panel physique.
(Texte réalisé à partir de l'article du 09 août 2024 publié en anglais par SVG Blog).
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